Vies de confinés : être musicien ou voisin de musicien !

Le confinement d’un musicien dans un appartement n’est pas chose aisée – tant pour lui que pour ses voisins immédiats. Dans la situation actuelle, il convient de trouver une voie médiane satisfaisante pour tous. Quant aux musiciens avec un instrument doté d’un beau volume sonore naturel, comme la batterie, il existe heureusement des astuces pour continuer à s’entraîner, tout en respectant son entourage.

La promiscuité avec des musiciens urbains

Sur les pages du site Le Figaro, de nombreux confinés témoignent de leurs ressentis : parmi eux se trouvent Stefan et Aurélia.

Stefan est pianiste. Puisque ses cours et ses concerts sont annulés, il profite de ce temps offert pour explorer des œuvres musicales nouvelles ou non-jouées depuis longtemps : « Sur le plan artistique, le confinement permet d’avoir une approche très introspective, chacun prend du recul sur sa vie, et, en tant qu’artiste, même si les concerts et le contact avec le public me manquent, sortir du rythme parfois effréné des concerts me permet de me concentrer sur la musique. […] J’essaye d’oublier cette ambiance angoissante, faire abstraction de cette tension extérieure, et me plonger dans l’œuvre que je joue… Je m’évade ».

Aurélia est étudiante en lettres modernes. Jusqu’ici, elle quittait son appartement de 30 m², qu’elle partage avec son copain, une grande partie de la journée et ne subissait pas les nuisances sonores de son voisin : « C’est tous les jours un petit peu plus la guerre. Mon voisin est batteur dans un groupe de black métal. Il n’a aucun emploi du temps à suivre sauf celui que l’inspiration lui donne. Donc il peut très bien jouer à 10 heures du matin comme à minuit. Il n’y a pas d’horaire défini. […] La gentillesse, la fermeté, la menace et la police. Rien n’y fait. Donc, je me réveille, je travaille, je mange, je lis et je m’endors avec mes boules quies dans les oreilles. Ce n’est pas agréable, mais je n’ai pas le choix.

 La promiscuité subie exacerbe tous les ressentis ! Dès lors, les musiciens urbains doivent impérativement tenir compte de leurs voisins. Échangez quelques mots avec eux pour trouver une solution à l’amiable : des heures de jeu définies, une mise en sourdine de l’instrument quand c’est possible, etc.

Un batteur confiné en appartement : utilisez le système D !

Équivalent à celui d’un avion au décollage, le volume sonore d’une batterie à pleine puissance est un problème en appartement. Dès lors, comment continuer à s’entraîner sans nuire à ses voisins ?

Un batteur urbain peut acquérir une batterie silencieuse, composée de pads accrochés à un pied. Les morceaux de caoutchouc dur absorbent les coups et produisent peu de sons. L’ensemble permet de travailler dans les mêmes conditions qu’une batterie acoustique. Il est également possible de recourir à un instrument électronique, proche de la version silencieuse, si ce n’est que ses pads se raccordent à un module qui produit des sons que l’on peut écouter sous casque.

Sinon, il est possible de suivre des cours de batterie à distance et demander au professeur de concentrer ses leçons sur les rythmes – étant donné le contexte de confinement actuel. Pousser sa maîtrise des noires, des blanches, des rondes, mais aussi des croches, des doubles-croches et des silences, en frappant sur un cahier ou un pad en caoutchouc. Sans oublier le jeu des pieds pour travailler la coordination. Dans tous les cas, le professionnel saura s’adapter pour initier une progression de son élève, tout en respectant la tranquillité de ses voisins.